Cette lâcheté que l’on nomme patience.

Avez-vous remarqué comme face à une difficulté, on a toujours une bonne raison d’attendre…


Des tensions au travail ? On attend le week-end. On attend les vacances.
Les vacances arrivent, on se repose. On réfléchit aux options, on évalue les risques. Et on renonce.
Les vacances achevées, on retourne sagement au travail… et on attend la retraite.

On patiente aussi dans l’intime

Un couple qui vacille ? On patiente. On rationalise : c’est une mauvaise passe.
On fait des compromis. On espère que l’autre change.
Si ça ne suffit pas, on trouve des palliatifs.
Au moins le temps que les enfants grandissent,
ou que le prêt de la maison soit remboursé…

Doucement, sournoisement, le piège se referme sur nous.
Ce n’est plus une vie, c’est un mode de survie. En apnée, jusqu’à l’échéance…

Ce faux courage que l’on applaudit

L’entourage salue notre patience, notre sagesse.
Notre sacrifice est reconnu, valorisé comme une preuve de courage.
La posture a ses bénéfices. Elle flatte notre ego.
Peu importe que l’on meure à petits feux : aux yeux du monde, nous devenons des exemples de résilience.

On étouffe cette petite voix qui susurre une autre réalité, bien moins présentable :
On a juste peur.
Peur d’agir, peur de décider, peur de poser des limites.
Alors on attend. On compose.
La tête haute, le sourire aux lèvres, pour masquer les nuits d’angoisse et de larmes.

Jusqu’à ce que tout lâche

Mais que se passe-t-il quand on n’en peut plus d’attendre ?
Quand la situation ne s’améliore pas.
Quand, au contraire, elle se dégrade lentement, insidieusement.
Quand chaque compromis devient une trahison de soi.
Quand les petites lâchetés du quotidien s’additionnent,
et finissent par créer un chaos hors de contrôle.

La situation a été tellement loin.
On a été patient à l’extrême.
On s’est épuisé à accepter l’inacceptable.
Plus rien n’a de sens.

On craque. On s’effondre.
Dans le chaos, on n’a plus le choix.
Le corps s’exprime à notre place.
Le mental lâche tout ce qu’il a dû retenir trop longtemps.
Le processus de guérison est long et difficile.

Sortir de l’attente avant l’effondrement

Et si l’effondrement personnel n’était pas une fatalité ?
Si on pouvait enrayer le processus avant qu’il ne s’enclenche ?
Et si on arrêtait d’attendre pour agir et prendre des décisions salvatrices ?

Il ne s’agit pas de tout plaquer du jour au lendemain.
Mais de remettre en question cette dynamique qui pousse à attendre.
Prendre conscience de ces petits moments de lâcheté confortable.
Identifier ces moments où, au lieu de fixer des limites claires et s’y tenir,
on choisit de s’adapter en attendant que…

Parce qu’attendre, faire le dos rond en espérant des jours meilleurs, a un coût.
Et plus on attend, plus ce coût sera élevé.

Jusqu’où faut-il aller pour dire stop ?

Personnellement, j’ai atteint le chaos. Jusqu’à l’effondrement total.
Rien n’a été épargné : ni ma vie privée, ni ma famille, ni ma vie professionnelle…
Encore moins ma santé mentale.

Aujourd’hui, je vais mieux.
Le processus de guérison est lent et éprouvant.
Je ne le souhaite à personne.

Je n’ai pas de solution miracle.
Mais si l’on commençait par une auto-vigilance :
écouter ses ressentis, ses émotions, son intuition.
Se remettre au centre avec bienveillance.
Faire face sans fuir.
Un jour, une difficulté à la fois…

Je vais vous dire ce que j’aurais aimé que l’on me dise :
Vous avez le droit de vouloir autre chose.
Le droit de dire stop.
Le droit de vivre maintenant.

Ne plus attendre le week-end, les vacances ou la retraite…
Et si c’était aujourd’hui, votre bon moment ?

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