Changer

(MÊME QUAND ON NE SAIT PAS POUR QUOI)

L’envie de changement apparaît souvent insidieusement.
Un sentiment diffus, presque imperceptible, qui prend, peu à peu, toute la place.

De la simple idée à l’obsession.

Un voisinage pesant, des trajets sans fin, un loyer qui étouffe…
L’envie d’ailleurs surgit.

Un travail qui perd son sens, un management toxique, une tension qui monte…
L’envie d’un « autrement » s’installe.

Un couple qui s’enlise, une communication problématique, un sentiment d’invisibilité…
Et l’envie d’un « autre » s’immisce.

Doucement, l’idée de changement prend forme.
Chaque frustration, chaque compromis du quotidien la renforce.
Au point que l’envie mute en obsession.
Le « ici » en devient insupportable.

On ne veut plus de cette vie-là.
On veut changer.
On sait que quelque chose doit changer.

Mais voilà : on ne sait pas encore quoi.
Pas clairement. Pas précisément.

C’est là que le doute s’installe.

Changer, mais vers où ?

Quand le besoin de changement s’accompagne d’une envie précise, cela facilite les choses.
Mais quand le « après » est flou, quand la destination n’est pas définie, on risque de se décourager et de renoncer.

Pourtant, ce n’est pas parce qu’on ne sait pas définir le « après » que l’on fait face à une envie superficielle ou passagère.
Le flou ne devrait pas invalider l’élan.

Ce n’est pas un caprice.
C’est un signal.
Le signal que quelque chose, ici, maintenant, ne va plus.
Un signal qui s’écoute et se respecte.

Le piège du doute social

Quand on parle de notre envie de changement autour de soi, sans projet clair, on prend un risque énorme.

Chacun y va de son conseil :
« Réfléchis d’abord. »
« Ce n’est peut-être qu’une mauvaise passe. »
« L’herbe n’est pas plus verte ailleurs, tu sais. »
« Tu n’as même pas de vrais projets. »

Ces petites phrases se veulent bienveillantes.
Mais lorsque l’on doute déjà de soi et de ses décisions, ces phrases agissent comme des armes de destruction massive sur notre motivation.

Pourtant, ces phrases-là ne parlent pas de nous.
Elles parlent d’eux.
De leurs peurs. De leurs compromis. De leur propre immobilisme.

Parce que décider de changer sans savoir pour quoi, ça renvoie les autres à leurs renoncements.
Et ça dérange.

Les craintes projetées par l’entourage ne nous appartiennent pas.
Leurs peurs ne doivent pas contaminer nos propres désirs.

Et oui, l’herbe n’est peut-être pas plus verte ailleurs,
mais si déjà il y a de l’herbe…

Un pas à la fois

Le changement n’a pas à être radical.
Entre tout plaquer sur une impulsion, ou renoncer par peur de l’inconnu, il existe une alternative.

Changer peut être progressif.
Un pas. Puis un autre. Puis encore un.

« Le premier pas ne vous mène pas à destination, mais il permet de quitter ce que vous ne voulez plus. »

Changer prend du temps.
Chaque pas éclaircit le chemin et participe à définir la destination finale.

Il n’est pas nécessaire d’établir un plan d’action en béton pour passer à l’action.
Aucun changement n’est définitif.
Rien n’empêche de rebrousser chemin si l’on s’est trompé d’itinéraire.
Rien n’est figé.

Un risque à prendre

Oui, c’est risqué de plonger dans l’inconnu.
Oui, c’est tentant de rester dans une situation en demi-teinte :
Ni vraiment heureuse, ni vraiment malheureuse.
Mais en sécurité.

Pourtant, avancer – même à tâtons, même sans plan, même sans garantie – c’est avancer.
Et tout le monde mérite d’avancer.

« On ne va jamais aussi loin que lorsqu’on ne sait pas où l’on va. » – Christophe Colomb


Et si vivre pleinement en accord avec soi-même valait plus que le confort ?
Et si le vrai risque, c’était de passer à côté de soi ?

Et vous, quels changements avez-vous entrepris ?
Ou au contraire, à quels changements avez-vous renoncé ?

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