Et si on en finissait avec la fête des mères.

Oui, tout le monde a une mère – biologiquement du moins.
Mais tout le monde n’a pas eu de maman.

Certaines mères ne sont pas célébrées.
Certaines mères ont été défaillantes.
Rarement par choix. Mais peu importe la cause :
les dommages pour l’enfant sont profonds, souvent irréversibles.

Grandir auprès d’une mère instable ou absente,
c’est comme construire un immeuble de cinq étages sur du sable.
Sans fondation.
Sans repère.

Être mère, c’est un bouleversement immense :
psychique, hormonal, physique.
Et si nos propres fondations sont déjà fragiles,
la maternité peut devenir un cataclysme.
Difficile alors d’offrir ce qu’on n’a pas reçu.
Difficile, mais pas impossible.

Car parfois, au milieu de la faille,
fleurit un coquelicot.

Une mère émerge. Une mère fait ce qu’elle peut.
Certaines ne savent pas aimer.
Il faut l’accepter, pour ne plus en attendre ce qu’elles ne peuvent donner.

Et quand on devient mère à son tour,
on porte cette mémoire.
On veut faire mieux. On veut tout réparer.
Alors on devient hypervigilante.
On s’épuise à vouloir être l’inverse.
Mais cette peur même…
nous rend vulnérables.
Et parfois, malgré tout, on trébuche.

C’est là qu’on comprend.
Nos mères aussi étaient des femmes abîmées.
Elles ont fait ce qu’elles pouvaient,
à un instant T.

Alors non, je ne veux pas forcément fêter les mères aujourd’hui.
Mais je veux fêter celles qui luttent.
Celles qui osent rompre le schéma.
Celles qui assument leurs fragilités pour épargner leurs enfants.
Celles pour qui la maternité est un combat intime,
psychique, quotidien.

Ma mère en faisait partie.
Je suis sa fille.
Et je lutte, moi aussi, pour préserver mes enfants de notre héritage.

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