Une promotion ? Non merci.

Une promotion : ça ne se refuse pas !
D’ailleurs ce refus paraitrait incompréhensible voire suspect.
Et pourtant… ça mérite réflexion.

Kevin Pignon, un « bon élément ».

Imaginons un salarié lambda. Appelons-le Kevin Pignon.

Kevin a été recruté pour ses compétences techniques et son savoir-être.
Kevin aime son travail. Il devient rapidement un excellent élément : deadlines respectées, objectifs atteints, expertise reconnue par ses pairs.

Dans la logique RH classique, Kevin sera promu à un nouveau poste. Nouvelles responsabilités, meilleure rémunération. On parle d’évolution naturelle, de mobilité ascendante.

A n’en pas douter, si Kevin donne satisfaction, une nouvelle promotion s’offrira à lui. Et une autre…
Mais chaque promotion éloigne Kevin de ce qu’il sait faire, de ce qu’il aime faire.
Jusqu’au jour où…

Kevin atteint le seuil de compétence.

Le principe de Peter et le syndrome de l’imposteur.

C’est une théorie bien connue :

Tout salarié est promu jusqu’à atteindre son niveau d’incompétence.

Être bon à un poste ne garantit en rien qu’on le sera dans le poste suivant.
Surtout si les attentes changent du tout au tout : coordination à grande échelle, management d’équipe, stratégie, jeux de pouvoir interne.

Rien à voir avec l’expertise initiale de Kevin.

Résultat : Kevin est coincé dans un poste qu’il ne maitrise pas. Un poste valorisé socialement, mieux payé… mais où il se sent incompétent.

Il doute. Il compense : temps de travail à rallonge, stress permanent pour atteindre les objectifs, management toxique avec ses équipes…

Kevin pourrait démissionner. Mais il n’ose pas.
Difficile de renoncer à un statut.
Encore plus difficile de renoncer à un salaire.
Accepter un poste à moindre responsabilité serait perçu comme un échec.

Alors Kevin reste. Mais il souffre.

Tout comme 42 % des travailleurs, actuellement en état de détresse psychologique, selon le Baromètre 2024 d’Empreinte Humaine et OpinionWay.

Et si on changeait les règles du jeu ?

Notre société valorise l’ambition professionnelle.
Le manque d’ambition parait suspect dans un environnement professionnel qui se nourrit de compétition et de performance.

Sous l’influence des nouvelles générations, la notion d’ambition personnelle émerge.

Être ambitieux sur le plan personnel, c’est vouloir préserver du temps : pour soi, pour sa famille ou ses amis.
C’est vouloir enrichir sa vie de voyages, de rencontres, de loisirs.
L’ambition personnelle, c’est savoir que le bien être repose sur un équilibre vie pro / vie perso.

Réussir sans sacrifier son épanouissement personnel.

Dans cette logique, recevoir une promotion peut devenir la pire des condamnations.

Redéfinir l’offre de promotion

Un salarié peut être performant à son poste mais ne pas vouloir évoluer dans la hiérarchie.
Pas par manque d’ambition.
Mais au contraire, pour satisfaire une ambition à la fois professionnelle ET personnelle.

D’autres formes de reconnaissance sont possibles :

  • Une revalorisation salariale sans ajout de responsabilités.
  • Une amélioration des conditions de travail : outils et ressources optimisés, espace de travail adapté.
  • Un accès à des formations choisies, même sans lien avec le poste occupé.
  • Une reconnaissance visible : plus de feedback positif sur le travail accompli, storytelling d’équipe.
  • Une réduction du temps de travail, avec maintien du salaire.

Ce dernier point pourrait même devenir le Saint Graal de la promotion.
La motivation suprême à performer à son poste. Un booster de productivité.

Une stratégie gagnante/gagnante

Proposer un mode de promotion alternatif est doublement positif.  

L’entreprise garde ses talents là où ils performent vraiment. Elle limite les coûts économiques liés aux risques de burnout ou de démission silencieuse. Elle pérennise sa productivité et renforce son attractivité pour de futurs recrutements.

Le salarié, lui, gagne en équilibre et en motivation. Il reste. Pas par loyauté aveugle ou par défaut, mais parce qu’il se sent reconnu et respecté.

La nouvelle génération a tout compris

Les jeunes actifs le disent clairement : ils ne veulent pas « réussir » au prix de leur santé.
Ils veulent du sens. De l’équilibre. Du respect.

Et si on les écoutait ?

Une promotion, ça ne se refuse pas ?
Peut-être.

Mais ça se pense. Et surtout, ça se négocie.

Et si l’amateurisme était une vraie compétence ?

Dans un univers de performances, où la moindre action, la moindre production fait l’objet d’un jugement critique et – il faut le dire – rarement bienveillant, faire un travail d’« amateur » est clairement une insulte.

Des exigences toujours plus hautes

Le monde du travail attend de nous des compétences solides. Et tout le monde joue le jeu.
LinkedIn regorge de professionnels / experts en tout genre.
Parfois, les compétences sont réelles. Parfois, elles sont « légèrement » enjolivées.

Et ce n’est pas grave parce que, dans le monde professionnel, on valorise plus facilement la vanité que l’authenticité.
Une posture d’expert sera toujours mieux perçue qu’une posture plus humble.
Dans un monde où les réseaux sociaux sont devenus centraux, les apparences sont encore plus importantes.
Le jugement n’émane plus seulement de potentiels employeurs.
Non, sur les réseaux, on est jugé par nos pairs, nos amis, nos enfants…

Un monde de règles et de codes obscurs


Il existe des règles tacites, des codes à respecter.
Les ignorer fait de nous une cible de moquerie qui en paralyse plus d’un dans leur élan.
Les codes évoluent vite. Très vite.
Tenez-vous éloignée du monde du travail quelques années et vous vous apercevrez du fossé qui s’est creusé entre vous et les nouvelles générations. Étourdissant.

La facilité serait d’adhérer à cette idée d’une obsolescence programmée passé un certain âge.
Pourtant, nous sommes nombreux à vouloir tenter de nouvelles choses.
À oser sortir de notre zone de confort.
Expérimenter.

Ça a été mon cas et vous pouvez me croire, c’est tout sauf un long fleuve tranquille (et oui, une réf de boomer… serais-je démasquée ?).

Un passage à l’action

J’ai tenu un journal thérapeutique pendant un burnout et une belle dépression.
Au fil des semaines, ce journal intime est devenu un projet plus grand, plus littéraire.

J’ai longtemps hésité sur ce que je devais faire de ce projet.
Le garder privé ou le publier ?
Je n’osais pas le soumettre en maison d’édition.
Pas par refus du jugement ou de la critique, mais par refus de l’attente.
Je refusais d’attendre qu’une personne extérieure décide pour moi de la légitimité de mon rêve d’écriture.

Fin février 2025, j’ai franchi le pas.

J’ai relu mon manuscrit un nombre incalculable de fois pour traquer les fautes d’orthographe et les coquilles.
J’ai repris la mise en page pour correspondre aux exigences d’un format numérique.
J’ai créé une couverture sur Canva.

J’ai fait tout cela, seule, en n’y connaissant rien.
Quand j’avais une question d’ordre technique, j’interrogeais ChatGPT.
On est devenu très ami.

Le 16 mars 2025, « Sexe, Gorilles et Dépression » était en vente sur Amazon en version numérique.

Je ne me suis pas arrêtée là.
Il fallait bien créer un mouvement autour du roman.
Lui donner une visibilité.

Autodidacte… mais méthodique

Alors je me suis lancée sur les réseaux : TikTok et Instagram.
Impossible de mobiliser mon réseau autour d’un projet si intime – pas par manque de contacts, mais parce que je voulais que ce lancement reste à l’abri du regard des gens qui me connaissent.

Je n’y connaissais rien ou pas grand-chose.
Je me suis fait confiance.
J’ai écouté mon instinct et mes envies.
Je publie quotidiennement.

Je me suis fixée des objectifs précis et mesurables.
J’ai testé.
J’ai mesuré les résultats.
J’ai analysé.
J’ai ajusté.

Je continue à me former.
Et je recommence à chaque série de publications.

En parallèle, j’ai sorti la version « papier » du roman.
Une nouvelle mise en page, une nouvelle couverture.

Quand j’ai reçu le roman finalisé, j’étais terrorisée.
Est-ce que le résultat allait être à la hauteur de mon investissement et de mon travail ?
J’avais peur que mon ouvrage « pue » l’amateurisme.
Je craignais d’avoir honte…

Le livre broché : du rêve à la réalité.

Quand j’ai ouvert le carton, j’ai eu cette phrase :
« Mais ça ressemble à un vrai livre ! »
À la fois surprise et extrêmement fière.

Et la vérité est là : ça ressemble à un vrai livre parce que c’est un vrai livre.

Est-il parfait ? Certainement pas.
Mes résultats sur les réseaux sont-ils fulgurants ? Encore moins.
Je n’ai clairement pas fait le choix de la viralité.
Et j’en suis à l’aise avec ça.

J’ai fait le choix de l’authenticité, de bout en bout du projet.
J’ai fait le choix de faire ce que j’avais envie de faire, de dire ce que j’avais envie de dire.
Sans me soucier de comment cela allait être perçu.


La clé : un amateurisme assumé

J’ai fait le choix de l’amateurisme.

Je ne suis ni une auteure reconnue, ni une professionnelle de l’édition.
Encore moins une community manager de talent (quoique… j’attends votre avis sur ce point).
Mais cela ne m’a pas empêchée de passer à l’action.
Au contraire. J’ai relevé le challenge.

Après 3 mois intensifs, mon univers se compose :

  • D’un roman publié,
  • D’un site internet,
  • D’un compte LinkedIn débutant,
  • De comptes TikTok et Insta qui éclosent doucement mais sûrement.

Je suis fière de mon travail.
Je suis fière des résultats.

Ce n’est que le début du parcours, j’ai encore beaucoup à apprendre.

Je suis tellement reconnaissante de ne pas être restée paralysée par la peur du ridicule et du jugement…

Et si ma plus grande compétence était celle-là :
Savoir sortir de ma zone de confort, accepter de prendre des risques.
Assumer d’être amateur.

J’ai hâte que le jour arrive où l’on valorisera l’audace, l’élan créateur, d’où qu’il vienne.
Ce jour où « C’est un beau travail d’amateur » sera le plus beau des compliments.

Et si on en finissait avec la fête des mères.

Oui, tout le monde a une mère – biologiquement du moins.
Mais tout le monde n’a pas eu de maman.

Certaines mères ne sont pas célébrées.
Certaines mères ont été défaillantes.
Rarement par choix. Mais peu importe la cause :
les dommages pour l’enfant sont profonds, souvent irréversibles.

Grandir auprès d’une mère instable ou absente,
c’est comme construire un immeuble de cinq étages sur du sable.
Sans fondation.
Sans repère.

Être mère, c’est un bouleversement immense :
psychique, hormonal, physique.
Et si nos propres fondations sont déjà fragiles,
la maternité peut devenir un cataclysme.
Difficile alors d’offrir ce qu’on n’a pas reçu.
Difficile, mais pas impossible.

Car parfois, au milieu de la faille,
fleurit un coquelicot.

Une mère émerge. Une mère fait ce qu’elle peut.
Certaines ne savent pas aimer.
Il faut l’accepter, pour ne plus en attendre ce qu’elles ne peuvent donner.

Et quand on devient mère à son tour,
on porte cette mémoire.
On veut faire mieux. On veut tout réparer.
Alors on devient hypervigilante.
On s’épuise à vouloir être l’inverse.
Mais cette peur même…
nous rend vulnérables.
Et parfois, malgré tout, on trébuche.

C’est là qu’on comprend.
Nos mères aussi étaient des femmes abîmées.
Elles ont fait ce qu’elles pouvaient,
à un instant T.

Alors non, je ne veux pas forcément fêter les mères aujourd’hui.
Mais je veux fêter celles qui luttent.
Celles qui osent rompre le schéma.
Celles qui assument leurs fragilités pour épargner leurs enfants.
Celles pour qui la maternité est un combat intime,
psychique, quotidien.

Ma mère en faisait partie.
Je suis sa fille.
Et je lutte, moi aussi, pour préserver mes enfants de notre héritage.

Changer

(MÊME QUAND ON NE SAIT PAS POUR QUOI)

L’envie de changement apparaît souvent insidieusement.
Un sentiment diffus, presque imperceptible, qui prend, peu à peu, toute la place.

De la simple idée à l’obsession.

Un voisinage pesant, des trajets sans fin, un loyer qui étouffe…
L’envie d’ailleurs surgit.

Un travail qui perd son sens, un management toxique, une tension qui monte…
L’envie d’un « autrement » s’installe.

Un couple qui s’enlise, une communication problématique, un sentiment d’invisibilité…
Et l’envie d’un « autre » s’immisce.

Doucement, l’idée de changement prend forme.
Chaque frustration, chaque compromis du quotidien la renforce.
Au point que l’envie mute en obsession.
Le « ici » en devient insupportable.

On ne veut plus de cette vie-là.
On veut changer.
On sait que quelque chose doit changer.

Mais voilà : on ne sait pas encore quoi.
Pas clairement. Pas précisément.

C’est là que le doute s’installe.

Changer, mais vers où ?

Quand le besoin de changement s’accompagne d’une envie précise, cela facilite les choses.
Mais quand le « après » est flou, quand la destination n’est pas définie, on risque de se décourager et de renoncer.

Pourtant, ce n’est pas parce qu’on ne sait pas définir le « après » que l’on fait face à une envie superficielle ou passagère.
Le flou ne devrait pas invalider l’élan.

Ce n’est pas un caprice.
C’est un signal.
Le signal que quelque chose, ici, maintenant, ne va plus.
Un signal qui s’écoute et se respecte.

Le piège du doute social

Quand on parle de notre envie de changement autour de soi, sans projet clair, on prend un risque énorme.

Chacun y va de son conseil :
« Réfléchis d’abord. »
« Ce n’est peut-être qu’une mauvaise passe. »
« L’herbe n’est pas plus verte ailleurs, tu sais. »
« Tu n’as même pas de vrais projets. »

Ces petites phrases se veulent bienveillantes.
Mais lorsque l’on doute déjà de soi et de ses décisions, ces phrases agissent comme des armes de destruction massive sur notre motivation.

Pourtant, ces phrases-là ne parlent pas de nous.
Elles parlent d’eux.
De leurs peurs. De leurs compromis. De leur propre immobilisme.

Parce que décider de changer sans savoir pour quoi, ça renvoie les autres à leurs renoncements.
Et ça dérange.

Les craintes projetées par l’entourage ne nous appartiennent pas.
Leurs peurs ne doivent pas contaminer nos propres désirs.

Et oui, l’herbe n’est peut-être pas plus verte ailleurs,
mais si déjà il y a de l’herbe…

Un pas à la fois

Le changement n’a pas à être radical.
Entre tout plaquer sur une impulsion, ou renoncer par peur de l’inconnu, il existe une alternative.

Changer peut être progressif.
Un pas. Puis un autre. Puis encore un.

« Le premier pas ne vous mène pas à destination, mais il permet de quitter ce que vous ne voulez plus. »

Changer prend du temps.
Chaque pas éclaircit le chemin et participe à définir la destination finale.

Il n’est pas nécessaire d’établir un plan d’action en béton pour passer à l’action.
Aucun changement n’est définitif.
Rien n’empêche de rebrousser chemin si l’on s’est trompé d’itinéraire.
Rien n’est figé.

Un risque à prendre

Oui, c’est risqué de plonger dans l’inconnu.
Oui, c’est tentant de rester dans une situation en demi-teinte :
Ni vraiment heureuse, ni vraiment malheureuse.
Mais en sécurité.

Pourtant, avancer – même à tâtons, même sans plan, même sans garantie – c’est avancer.
Et tout le monde mérite d’avancer.

« On ne va jamais aussi loin que lorsqu’on ne sait pas où l’on va. » – Christophe Colomb


Et si vivre pleinement en accord avec soi-même valait plus que le confort ?
Et si le vrai risque, c’était de passer à côté de soi ?

Et vous, quels changements avez-vous entrepris ?
Ou au contraire, à quels changements avez-vous renoncé ?

Cette lâcheté que l’on nomme patience.

Avez-vous remarqué comme face à une difficulté, on a toujours une bonne raison d’attendre…


Des tensions au travail ? On attend le week-end. On attend les vacances.
Les vacances arrivent, on se repose. On réfléchit aux options, on évalue les risques. Et on renonce.
Les vacances achevées, on retourne sagement au travail… et on attend la retraite.

On patiente aussi dans l’intime

Un couple qui vacille ? On patiente. On rationalise : c’est une mauvaise passe.
On fait des compromis. On espère que l’autre change.
Si ça ne suffit pas, on trouve des palliatifs.
Au moins le temps que les enfants grandissent,
ou que le prêt de la maison soit remboursé…

Doucement, sournoisement, le piège se referme sur nous.
Ce n’est plus une vie, c’est un mode de survie. En apnée, jusqu’à l’échéance…

Ce faux courage que l’on applaudit

L’entourage salue notre patience, notre sagesse.
Notre sacrifice est reconnu, valorisé comme une preuve de courage.
La posture a ses bénéfices. Elle flatte notre ego.
Peu importe que l’on meure à petits feux : aux yeux du monde, nous devenons des exemples de résilience.

On étouffe cette petite voix qui susurre une autre réalité, bien moins présentable :
On a juste peur.
Peur d’agir, peur de décider, peur de poser des limites.
Alors on attend. On compose.
La tête haute, le sourire aux lèvres, pour masquer les nuits d’angoisse et de larmes.

Jusqu’à ce que tout lâche

Mais que se passe-t-il quand on n’en peut plus d’attendre ?
Quand la situation ne s’améliore pas.
Quand, au contraire, elle se dégrade lentement, insidieusement.
Quand chaque compromis devient une trahison de soi.
Quand les petites lâchetés du quotidien s’additionnent,
et finissent par créer un chaos hors de contrôle.

La situation a été tellement loin.
On a été patient à l’extrême.
On s’est épuisé à accepter l’inacceptable.
Plus rien n’a de sens.

On craque. On s’effondre.
Dans le chaos, on n’a plus le choix.
Le corps s’exprime à notre place.
Le mental lâche tout ce qu’il a dû retenir trop longtemps.
Le processus de guérison est long et difficile.

Sortir de l’attente avant l’effondrement

Et si l’effondrement personnel n’était pas une fatalité ?
Si on pouvait enrayer le processus avant qu’il ne s’enclenche ?
Et si on arrêtait d’attendre pour agir et prendre des décisions salvatrices ?

Il ne s’agit pas de tout plaquer du jour au lendemain.
Mais de remettre en question cette dynamique qui pousse à attendre.
Prendre conscience de ces petits moments de lâcheté confortable.
Identifier ces moments où, au lieu de fixer des limites claires et s’y tenir,
on choisit de s’adapter en attendant que…

Parce qu’attendre, faire le dos rond en espérant des jours meilleurs, a un coût.
Et plus on attend, plus ce coût sera élevé.

Jusqu’où faut-il aller pour dire stop ?

Personnellement, j’ai atteint le chaos. Jusqu’à l’effondrement total.
Rien n’a été épargné : ni ma vie privée, ni ma famille, ni ma vie professionnelle…
Encore moins ma santé mentale.

Aujourd’hui, je vais mieux.
Le processus de guérison est lent et éprouvant.
Je ne le souhaite à personne.

Je n’ai pas de solution miracle.
Mais si l’on commençait par une auto-vigilance :
écouter ses ressentis, ses émotions, son intuition.
Se remettre au centre avec bienveillance.
Faire face sans fuir.
Un jour, une difficulté à la fois…

Je vais vous dire ce que j’aurais aimé que l’on me dise :
Vous avez le droit de vouloir autre chose.
Le droit de dire stop.
Le droit de vivre maintenant.

Ne plus attendre le week-end, les vacances ou la retraite…
Et si c’était aujourd’hui, votre bon moment ?

Pourquoi je n’aime pas les Happy Ends…

un couple de mariés se tient par la main. Ils avancent sur un chemin en lisière de forêts. sous les rayons du soleil couchant.

Quand on écrit un genre littéraire qui s’apparente à de la romance, la happy end semble un passage obligé.
Si l’auteur a l’audace de s’en émanciper, il prend le risque de profondément décevoir son lectorat.
Pourtant, la happy end ne serait-elle pas la pire des escroqueries culturelles ?

La Happy End : mythe rassurant ou imposture ?

C’est quoi une happy end ?
Deux êtres qui s’aiment et finissent ensemble ? Des déclarations enflammées dans un décor paradisiaque ? Des promesses pour toujours ?
Les lieux, les mots peuvent évoluer au fil des siècles, mais la fin, elle, reste identique.
En romance, la fin doit être heureuse. C’est même l’objectif ultime, comme si sans ce bonheur indiscutable, l’histoire d’amour n’en était pas une…

Les lectrices de romance — oui, cela reste encore un lectorat très genré — exigent leur happy end.
Même si elles reconnaissent que cette conclusion est souvent totalement déconnectée de la réalité, elles évoquent leur besoin de rêver, leur besoin de croire en un amour idéalisé au-delà de tout bon sens. Cela les encourage, les réconforte, et surtout, cela leur apporte de l’espoir pour leurs propres histoires.
Si cela existe dans les livres, c’est qu’il doit bien y avoir un fond de vérité, non ?

Mais la happy end n’est-elle tout simplement pas une imposture ?
Au point de nous rendre incapables de reconnaître la beauté d’une fin qui ne se conformerait pas aux clichés ?

La Happy End : un héritage de clichés

Ça a commencé dès l’enfance, avec les contes de fées.
Plus tard, avec les dessins animés, puis les séries télé.
Le modèle est bien ficelé : princesse en détresse, prince charmant, obstacles surmontés et, à la fin, un bonheur éternel et sans tache.

Bien sûr, aujourd’hui, les héros et héroïnes ont évolué. On parle plus rarement de princesses et de princes charmants.
Mais si on creuse un peu, les clichés sont toujours là. Seul le contexte change ; le storytelling, lui, reste profondément ancré.

C’est comme si l’on nous avait formatés à ne souhaiter qu’une forme unique de bonheur.
Comme si la seule issue possible pour une romance était une fin standardisée et universelle.

Et après tout, pourquoi pas ?
La noirceur est partout, dans le monde réel.
Quel mal y aurait-il à vouloir se complaire dans un monde où tout finit bien ?

Le problème n’est peut-être pas le rêve… mais la norme.

La Happy End : une définition à réinventer

Peut-on apprendre à reconnaître une fin heureuse qui ne répond pas aux normes inculquées ?

Une happy end ne devrait pas nécessairement se chercher dans une fusion avec l’autre.


Se rencontrer soi-même est parfois la plus belle des fins possibles.

Une happy end pourrait être une fin douloureuse.
Parce que cette douleur serait le reflet de notre évolution.
Parce qu’elle respecterait notre vécu, sans chercher à le réduire à une épreuve vite oubliée dans une pirouette mièvre.

Le principal risque à se réfugier dans un mythe rassurant ou un cliché éculé, c’est de passer à côté de sa propre happy end, pour peu qu’elle diffère de nos rêves.

La Happy End : un aveu

Je suis obligée d’être honnête avec vous : moi aussi, j’aime les happy ends.
Je n’échappe pas à cette envie que les choses finissent bien.
Mais pas n’importe comment.

Toutes les happy ends ne se valent pas.
Certaines fins me révoltent même : celles où l’on nie l’aspect toxique d’une relation sous prétexte d’un couple « mythique ».
La littérature et le cinéma regorgent de ce genre de compromis.

Est-ce vraiment ce genre de rêves que nous devons continuer à nourrir aujourd’hui ?

Alors oui, j’aime les fins heureuses.
Mais pas n’importe lesquelles.

J’aime quand la happy end est la conclusion naturelle d’un récit authentique et sincère.
Un récit où l’amour est intense, imparfait, souvent douloureux… mais profondément ancré dans la réalité.

J’aime quand la happy end n’est pas celle que l’on attendait.
Quand le cliché cède la place à une vérité plus difficile, plus imparfaite — mais une vérité qui peut réellement inspirer et insuffler de l’espoir.

Ma happy end à moi ?
Avoir été capable de surmonter les épreuves… et d’être encore debout pour les partager avec vous, grâce à l’écriture.

Quelle est la vôtre ? Partagez votre définition de la Happy End ..

Pourquoi j’écris à la première personne ?

Un choix instinctif

J’écris en je.
C’est venu comme ça. Instinctivement.
Je n’ai pas cherché à le contrôler.
Je n’ai pas essayé d’écrire autrement.

Mais très vite, ce choix a soulevé des questions.

Suis-je une écrivaine si je ne crée rien ?

Écrire ma vie, écrire ce que je ressens…
Est-ce suffisant pour être écrivaine ?
Je n’invente rien.
Les personnages que je décris existent.
Je les maquille à peine, pour préserver leur anonymat.
Les situations rapportées sont réelles, elles aussi.

Je témoigne.
À un instant T.
Celui où tout bascule. Où tout m’échappe.
Et dans ce chaos, le je devient le seul repère.
Le seul lieu où je peux encore prétendre à un semblant de contrôle.

L’exigence du « je »

Écrire en je, c’est exigeant.
À condition d’être sincère.
À condition de ne pas tricher.
Dire sa vérité sans masque.
Confesser ses failles sans les travestir.
Est-ce de l’art ou de l’impudeur ?

Quand j’écris, je ne fais que dire ce que tout le monde vit — mais tait.
Je ne noircis pas le trait.
Je ne l’enjolive pas non plus.
Je ne suis ni victime, ni héroïne.
Parfois courageuse, parfois toxique.
J’écris dans le brut. Dans le vrai. Rien n’est parfait. Et je l’assume.

Contre la fiction généralisée

Aujourd’hui, la fiction s’infiltre partout.
Elle façonne nos vies, nos corps, même nos profils.
Je choisis l’inverse.
Je choisis la réalité.
Dans ce qu’elle a de beau… et de cruel.

Ce n’est pas toujours esthétique.
C’est rarement valorisant.
Mais c’est un contrat d’âme.
Avec moi-même.
Avec mes lecteurs.

Je ne vends pas de rêve.
Je ne donne aucune leçon.
Je ne suis pas un modèle.
Je me confie.

Et même si ça ressemble à une confession,
ne vous y trompez pas :
je ne me sens coupable de rien.


Littérature ou nombrilisme ?

Quand j’écris, je parle de moi.
De ma vie. De mes choix.
De mes gestes, de mes pensées, de mes manques.

Est-ce qu’il existe un mode d’écriture plus égocentré que celui-là ?
Probablement pas.

Et pourtant…
C’est en parlant de soi à cœur ouvert
qu’on autorise l’autre à se reconnaître.
À se connecter.

Et finalement —
est-ce que ça ne devrait pas être ça, la littérature ?

Et vous, comment vous sentez- vous en lisant un roman écrit à la première personne, confident ou voyeur ? Laissez-moi un mot…

Le livre existe !

Sexe, Gorilles et Dépression est enfin disponible en ligne.

Je ne sais pas exactement ce que je ressens.
C’est étrange, à la fois doux et un peu vertigineux.

Le projet a occupé tellement de mois, tellement d’heures, tellement de doutes.
Je l’ai porté seule, parfois maladroitement, souvent sans trop y croire.
Et pourtant, le livre existe.
Il est là.
Il ne m’appartient plus vraiment.

Je crois que c’est ça, la sensation la plus étrange.

D’autres vont le lire, peut-être le refermer, peut-être le garder, peut-être l’oublier.
Ce n’est plus mon journal.
C’est devenu un livre.